Héritier de trois siècles d'histoire et d'une tradition d'éducation et d'enseignement, le lycée militaire de Saint Cyr a célébré en 1986 le Tricentenaire de la Maison de Saint Cyr, qui a accueilli successivement plusieurs établissements :

  • La Maison Royale de Saint-Louis
  • L'Hôpital Militaire du Val Libre
  • Le Prytanée Militaire de Saint Cyr
  • L'École Spéciale Militaire
  • Le Collège devenu Lycée Militaire

La Maison royale de Saint-Louis (1686-1793) :

« Puisse cet établissement durer autant que la France et la France autant que le monde. » Madame de MAINTENON
« L'Esprit de Saint Cyr » naît en 1684, lorsque Louis XIV, sur les instances de Madame de MAINTENON, décide en Grand Conseil de « pourvoir à l'éducation des filles dont les pères, étant morts dans le service, ou étant épuisés par les dépenses qu'ils y auraient faites, se retrouveraient hors d'état de leur donner les secours nécessaires pour les faire bien élever ». LOUVOIS et MANSART, chargés de la réalisation du projet, proposent l'établissement de la Maison Royale de Saint-Louis à Saint Cyr, « à l'ombre du trône ».
La première communauté s'installe à Saint Cyr du 26 août au 2 septembre 1686.

L'originalité de ce nouvel établissement d'éducation pour jeunes filles nobles est double : unique en son genre en Europe, il voit son encadrement confié alors, non à des religieuses, mais à des « dames » laïques.

Madame de MAINTENON veille personnellement à la bonne marche de l'établissement dont elle est la fondatrice, et c'est à sa demande que RACINE compose ESTHER (1689) puis ATHALIE (1691), pièces destinées à être jouées par les demoiselles de Saint Cyr. Après sa mort, l'établissement n'en poursuit pas moins sa vocation : plus de trois mille demoiselles y sont accueillies jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

 

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L'hôpital militaire (1793-1800) :

La révolution supprime la Maison Royale de Saint-Louis, par un décret de l'Assemblée Législative du 16 août 1792, et en déclare les biens « nationaux ». Évacué le 1er octobre, l'établissement est transformé en hôpital militaire de près d'un millier de lits, puis, en 1798, en une succursale des Invalides.

Le Prytanée (1800-1808) :

Le Consulat lui redonne sa vocation première, en y installant en 1800 une division du Prytanée Français, lequel a pour mission d'instruire et d'élever gratuitement les enfants des militaires morts sur le champ de bataille. En 1803, les autres collèges ayant été supprimés, celui de Saint Cyr prend seul le nom de Prytanée Français. Devenu Empereur, NAPOLÉON confère à l'établissement un caractère militaire plus marqué, en le transformant en École Préparatoire à l'École Spéciale Impériale Militaire de FONTAINEBLEAU, instituée en 1802. Saint Cyr abrite alors le Prytanée Militaire Français.

L'Ecole spéciale militaire (1808-1940) :

En 1808, voulant faire restaurer pour son usage personnel l'ensemble du château de Fontainebleau, Napoléon transfère le Prytanée au Collège de LA FLECHE et fixe l'École Spéciale Impériale Militaire à Saint Cyr. Cette école de formation d'officiers d'infanterie, puis de Cavalerie, y acquiert ses lettres de noblesse, fournissant aux Armées Impériales l'essentiel de leurs cadres.
L'école subit les conséquences des bouleversements politiques : supprimée en 1814, puis en 1815, elle n'en renaît pas moins en 1818, sous le nom d'École Spéciale Militaire, et survit à tous les régimes. Elle connaît sa période de gloire sous la IIIe République, formant les Officiers Coloniaux, accueillant des élèves étrangers et, surtout, préparant la « revanche ».
À la Légion d'Honneur qui était fixée à la Cravate du Drapeau de l'École depuis 1914, le Président de la République ajoute en 1922 la Croix de Guerre, tandis que le Ministre de la Guerre, André MAGINOT, lit la citation :
Par la valeur et l'héroïsme des Officiers qu'elle a formés, a consacré, au cours de la Grande Guerre, sa longue tradition de sacrifices à la Patrie et a justifié d'éclatante façon sa devise glorieuse : « Ils s'instruisent pour vaincre. »

En effet, depuis son établissement à Saint Cyr, l'École Spéciale Militaire a formé quarante mille jeunes officiers, dont huit mille sont tombés pour la Patrie.
La Seconde Guerre Mondiale marque une rupture pour Saint Cyr : occupée en 1940 par les troupes allemandes, l'école est reconstituée à AIX-EN-PROVENCE, puis en ALGERIE, tandis que ses bâtiments s'effondrent sous les bombardements alliés en Juillet 1944.
Installée dans la lande bretonne à COETQUIDAN, l'École Spéciale Militaire ne revient pas à Saint Cyr, en dépit de nombreuses exhortations.

Le Collège, puis le Lycée militaire (1966 à nos jours) :

« La véritable École du Commandement est donc la Culture Générale. » Général de GAULLE

En 1959, le Général de GAULLE, ancien Saint-cyrien, ordonne « la reconstruction dans cet ensemble d'un carré de bâtiments destinés à perpétuer la tradition de Saint-Cyr ».
Le 19 septembre 1966, le Collège militaire de Saint Cyr ouvre ses portes et reçoit officiellement en 1972 son Drapeau des mains du Général de BOISSIEU, Chef d'État-major de l'Armée de Terre.
Devenu, en 1983, le Lycée militaire de Saint Cyr, l'établissement accueille aujourd'hui environ 830 élèves, dont 280 jeunes filles.
Fier de son passé prestigieux et fidèle à la tradition d'enseignement et d'éducation de ses murs tricentenaires, le lycée militaire poursuit aujourd'hui auprès des jeunes sa double vocation : l'aide à la famille pour les familles de militaires (75%), les familles de fonctionnaires (12%) et les boursiers de l’Education nationale (13%) au lycée et l'aide au recrutement des officiers en classe préparatoire aux grandes écoles militaires et à l’ENSOA pour les BTS SNIR option cyberdéfense.

 


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